Formule 1 : La domination Mercedes ?

Formule 1 : La domination Mercedes ?

26/01/2020 1 Par Vincent

La question est posée : et si Mercedes était l’écurie la plus performante de toute l’histoire de la formule 1 ? L’équipe règne depuis 2014 en maître sur la discipline. Pour tenter de répondre à la question, nous allons revenir sur les grandes périodes de domination de la catégorie reine.

Avant de lire cet article : pour réaliser ce billet, j’ai nécessairement fait des choix concernant les équipes en compétition, les critères d’évaluation, les périodes retenues… J’ai utilisé les résultats des qualifications et courses validés par l FIA. Seuls les résultats sont pris en compte et non la façon dont ils ont été obtenus (faits de course, batailles en piste, nombre de dépassement, pénalités, intervention de voitures de sécurité). La lecture serait clairement différente mais mettrait d’avantage en avant les qualités des pilotes et pas nécessairement la qualité des voitures. Dernier point important : le budget n’est pas pris en compte dans ce post pour deux raisons : c’est difficile d’évaluer le budget annuel d’une équipe de F1 et nous savons que la performance est lié en partie à la capacité financière de l’écurie.

/!\ Attention, ce billet n’est pas terminé. /!\

Pour rappel, voici les grandes périodes de la formule 1 où des écuries ont régné sans partage sur le championnat :
– McLaren [1988 – 1991]
– Ferrari [2000 – 2004]
– Red Bull Renault [2010 – 2013]
– Mercedes [2014 – 2019]

Williams possède également un palmarès exceptionnel, cependant j’ai choisi de ne sélectionner que les équipes ayant plusieurs titres consécutifs pilotes et constructeurs sur la période ce qui n’est pas de cas de Williams entre 1992 et 1997 puisqu’ils ne remportent pas le championnat pilote deux années dans cet interval de temps (Michael Schumacher s’imposant au volant d’une Benetton en 1994 et 1995).

Nous allons nous focaliser sur plusieurs statistiques notamment :

  • Le nombre de pôle position ;
  • Le nombre de victoires ;
  • Le nombre de meilleur tour en course ;
  • Le nombre de doublé ;
  • Le nombre de points obtenus par rapport au vice champion de l’année.

Tous les critères sont évidemment lié mais permettent d’affiner la comparaison comme par exemple le nombre de pôle ou de meilleur tour en course qui mettent en avant les performances de la voiture (en plus de celles des pilotes) alors que le nombre de courses reportées et de doublés récompense plutôt l’écurie (stratèges, mécanicien, team managing).

Un peu d’histoire…

McLaren 🇬🇧 (et la rivalité Senna 🇧🇷 / Prost 🇨🇵)

Ayrton Senna et Alain Prost devant la McLaren MP4/4 en 1988

Ayrton Senna, champion du monde 1988

Ferrari 🇮🇹(et la légende Schumacher 🇩🇪)

La Ferrari F2004 en piste pilotée par Michael Schumacher et Ribens Barrichello

Michael Schumacher devient pour la septième fois de son histoire champion du monde en 2004. Un record.

Red Bull 🇦🇹 (et le talentueux Vettel 🇩🇪)

Présentation de la Red Bull RB7 et ses pilotes Sebastian Vettel et Mark Webber.

Sebastian Vettel remporte son deuxième titre au volant de la RB7

Mercedes 🇩🇪 (et le gestionnaire Hamilton 🇬🇧)

La Mercedes W07 de 2016 avec ses pilotes Lewis Hamilton et Nico Rosberg.

Nico Rosberg devient champion du monde en 2016 après une bataille acharnée contre le triple (à l’époque) champion Lewis Hamilton.

Laissons parler les chiffres

Les pôles 👍

Dans un premier temps, nous allons nous intéresser au nombre de pôles position. Cette indicateur reflète à mon sens le niveau de performance des bolides et principalement les qualités exceptionnelles des moteurs. Les écuries débloquent le compteur et pousse la machine à la limite afin de réaliser la meilleur performance possible.

Dans cet exercice, c’est McLaren qui remporte le plus gros pourcentage de pôle position sur sa période de règne. C’est plus de 81% de départ à la première place (52 pôles en 64 courses). Ils devancent Mercedes avec 77% (94 pôles sur 121 courses). Ferrari occupe la dernière position avec « seulement 60% » en 85 courses disputés.

Le point va donc à McLaren.

Les victoires 🏆

Évidement, le nombre de victoires est l’indicateur de performance le plus probant puisqu’il est directement lié à l’obtention des titres en Formule 1. Mais au delà de mettre en avant les performances exceptionnelles des voitures et des pilotes, cela reflète également les performances de l’équipe et des stratèges. Ferrari est le parfait exemple depuis 3 années d’une équipe disposant d’une voiture très performante conduite par un duo de pilote méritant mais la stratégie et la gestion des courses a été calamiteuse. Consigne d’équipe mal choisies, accrochage entre les pilotes, stratégies d’arrêt au stand qui manquait de précision et surtout d’ambition.

Concernant les victoires, le point va directement à l’écurie Mercedes qui à remporter 73% des courses auxquelles elle a participé. Presque 3 courses sur 4. C’est le record. Deuxième ex-aequo : McLaren et Ferrari entre 66 – 67 % de victoire.

Le point va donc à Mercedes.

Les doublés 🥇🥈

J’aime également parlé de cette statistique. Signer un doublé pour une équipe, c’est évidement le meilleur résultat possible dans un week-end de compétition. En plus de mettre en avant l’excellent travail des pilotes, elle montre la détermination de l’équipe à pousser les deux pilotes au sommet et de ne pas négliger l’un des pilotes au profit du second. Forcement, cette prouesse n’est possible qu’avant une monoplace saine et rapide.

J’aime particulièrement cette valeur, elle est symbole de performance globale de la voiture. Mercedes est l’écurie qui a remporté statistiquement le plus de doublé sur la période évaluée. C’est 40% des courses auxquelles Mercedes à participé entre 2014 et 2019 qui ont abouti sur un doublé. En deuxième position, on retrouve McLaren-Honda avec « seulement » 27% de réussite dans ce domaine.

Incontestablement, c’est Mercedes qui remporte le point sur ce critère.

Les meilleurs temps en course ⌚

Pendant longtemps, les meilleurs temps en course n’étaient pas récompensés. Le règlement vient de changer en 2019 offrant 1 point supplémentaire au pilote ayant signé le meilleur temps en course s’il se trouve dans les dix premiers du classement. Le meilleur temps en course nécessite une bonne voiture et un bon pilote mais également un setup de sa voiture équilibré pour lui permettre d’obtenir un résultat satisfaisant pendant la course, une gestion saine des pneumatiques mais aussi suffisamment de performance pour aller chercher le chrono sans prendre le risque de ne pas terminer la course.

Dans cet exercice, deux écuries se partage le point : McLaren (51,6 %) et Mercedes (51,2%).

Les points accumulés 📈

Moins importante que les autres statistiques, nous évaluons ici le nombre de points récoltés par les équipes. La position a l’arrivé du deuxième pilote prend toute son importance dans cette valeur. Finir une course sur deux en 3 positions est statistiquement moins intéressant que terminer toutes les courses en 6ème position (selon le barème actuel). Ici, c’est à nouveau une victoire sans compromis de Mercedes avec 80% des points inscrits possibles entre 2014 et 2019. Simplement incroyable. Ferrari est la seconde écurie avec tout de même 71% de réussite.

Le point revient à nouveau à Mercedes.

Finalement peut-on désigner un champion ?

A partir des critères ci-dessus, on peut facilement estimer Mercedes-AMG Petronas Formula One Team comme la meilleur équipe de tous les temps. C’est subjectif mais les statistiques penchent vers l’écurie Allemande. L’année 2020 pourrait être le concrétisation des efforts avec la recherche d’un septième titre constructeur consécutif et de nouveaux records au compteur (pour Mercedes et Lewis Hamilton). La pression est donc monté d’un cran avant le changement de règlementation dès 2021 avec l’utilisation accrue de l’effet de sol.

Mercedes célébrant le 6ème titre constructeur en 2019

Lewis Hamilton au volant de la Mercedes W10 de 2019 (champions actuels)

Et si on parlait un petit peu technique ?

Nous allons régulièrement apporter des nouveaux articles sur la technique en F1. Je vous propose de consulter régulièrement le « sommaire » : Formule 1 : Parlons technique et règlement